Jan van Eyck (Maastricht, vers 1390 - Bruges, 9 juillet 1441) est un peintre flamand, célèbre pour ses portraits d'un réalisme minutieux. Ses tableaux les plus connus sont le portrait des époux Arnolfini et le rétable de l'Agneau mystique, oeuvre clé de la peinture occidentale.
La date de naissance exacte de Jan van Eyck reste inconnue. Le peintre s'est sûrement formé dans des ateliers de miniatures parisiens. Le plus ancien tableau qu'on lui connaisse se situerait entre 1417 et 1422. Il s'agit du volet gauche d'un diptyque représentant la crucifixion et conservé au Metropolitan Museum of Art de New York.
Dans les années 1422-1424, il est employé à La Haye, à la cour de Jean de Bavière, comte de Hollande. À la mort de celui-ci, en janvier 1425, il rejoint en Flandre son frère, Hubert van Eyck, également peintre. Il entre alors au service du duc de Bourgogne, Philippe le Bon, comme peintre et "valet de chambre", avec un salaire annuel fixe.
Dans la période du 19/10/1428 au 25/12/1429, le duc l'envoie avec une délégation au Portugal , pour lui dire "la vérité de corps et de caractère" de la princesse Isabelle, la fille du roi Jean Ier. La mission était sous la responsabilité de Baudoin de Lannoy, gouverneur de Lille. Il est chargé de peindre 2 portraits de la princesse (« les dits ambaxadeurs, par ung nommé maistre Jehan de Eyck, varlet de chambre de mon dit seigneur de Bourgoingne et excellent maistre en art de painture, firent paindre bien au vif la figure de ma dite dame l'infante Eliezabeth »). Les œuvres ont disparu, mais nous connaissons l'existence d'un dessin grâce à une ancienne photo qui nous montre un portrait d'un genre tout à fait nouveau dont la pose préfigure la Joconde de Léonard de Vinci.
1430-1432, Jan van Eyck peint « l'agneau de Dieu », et d'autres petits travaux pour le Duc, destinés à la décoration du château d'Hesdin.
1431, Jan van Eyck a été rémunéré pour les travaux qu'il a effectués au château d'Hesdin.
Fixé à Bruges, il y achète une maison en 1432. Il se marie, un fils naît en 1434.
La paternité des œuvres de "Van Eyck" antérieures à 1426 (mort d'Hubert) est discutée et l'attribution à Hubert ou à Jan est délicate. Le rétable de l'Agneau mystique (1432, à la cathédrale Saint-Bavon, Gand), a ainsi été commencé par son frère et achevé par lui en mai 1432, sans que l'on sache exactement quelle est la part de chacun des deux frères. L'œuvre de Jan van Eyck, en dehors de ce chef d'œuvre exceptionnel, est composée surtout de représentations de la vierge Marie et de portraits. Van Eyck a ainsi été considéré comme le fondateur du portrait occidental. Ses modèles sont presque toujours représentés en buste ; le visage, vu de trois quarts, est tourné vers la gauche, et les yeux fixent souvent le spectateur, ce qui constituait à l'époque une innovation radicale.
« L'homme au turban rouge »
serait un autoportrait de Jan van Eyck
Une de ses oeuvres les plus célèbres :
Les Epoux Arnolfini, 1434, Huile sur bois, 81,8 x 59,7 cm, Londres, National Gallery.
Jan Van Eyck fait suivre sa signature (au-dessus du miroir) non pas du traditionnel fecit mais de fuit hic qu'on peut traduire par « était présent ». C'est donc le peintre, accompagné d'un ami, qui se reflète dans le miroir ; ils sont ici comme témoins du mariage d'un grand nom de la finance de l'époque. Toute une iconographie confirme cette thèse : le petit chien au premier plan, symbole de la fidélité, le dossier du haut siège orné d'une statuette de Marguerite, patronne des futures mères, l'unique cierge allumé sur le lustre, symbole du mariage, et aussi des actes juridiques. Jan Van Eyck, s'il n'a pas inventé la peinture, en est sûrement le meilleur utilisateur de l'époque. Il fait jouer les couleurs et les transparences des vêtements, des coussins, des rideaux ; il accumule les détails : arbre en fleur, oranges... Enfin, il crée une représentation originale de l'espace en le miniaturisant dans le reflet convexe d'un miroir que Petrus Christus, Quentin Metsys et autres peintres du XVI° siècle ne se priveront pas d'utiliser.