Les "de Boulogne " constituent une famille d'artistes Boulonnais des XIVe et XVe siècles dont les principaux noms qui nous sont parvenus sont les suivants :
On sait qu'un " maistre des oeuvres " appartenant sans doute à cette dynastie d'artistes, Pierre de Boulogne, est allé achever à Pragues en 1386, la célèbre cathédrale commencée en 1343 par un autre français du Nord, Mathias d'Arras.
Hue de Boulogne est sûrement né fin XIVe siècle, il est décédé en 1451 et était marié à Jeanne Hurterel. Il eut 2 fils Jean et Denis qui furent peintres durant la seconde moitié du XVe siècle.
Dès 1410, Hue ou Hugues de Boulogne était " peintre, gouverneur de l'orloge, de la gayole, verreries et engins d' esbattement du chastel de Hesdin ".
En 1419, il joignait à ces titres celui de valet de chambre du duc Jean sans Peur, il semble avoir remplacé dans ce nouveau grade Jean le Voleur qui l'occupait depuis une dizaine d'années et dont le fils Colart le Voleur s'était substitué à Hue de Boulogne en 1432 et prenait à cette date la direction de gros travaux. Hue de Boulogne eut pour élève Colart le Voleur.
En 1427, il reçut la somme de 50 écus " tant pour avoir paint de son mestier, de couleurs et bature à oille, bien richement tout au tour, à noz armes et devises et couleurs, notre plète, en laquelle alons en mer, ensamble le voille d'icelles plète, comme pour avoir livré la matière et estoffes que, pour ce faire, lui a convenu avoir et acheter ".
En 1431, Hue de Boulogne, particulièrement habile dans le décor héraldique, peignit au moins six des tableaux armoriés, pour le premier chapitre de la Toison d'Or tenu à Lille le 30 novembre 1431 dans l'église de Saint-Pierre.
Les archives de la Chambre des Comptes de Lille nous apprennent, en effet, que Delphin, serviteur de Hue, assisté de six compagnons, avait apporté de Bruxelles à Lille autant de tableaux qu'il y avait de chevaliers, vingt-cinq par conséquent, " aux armes de Messieurs de l'Ordre ".
Ces premiers tableaux de 1431 ont disparu. Il en est de même de ceux que Hue fit encore en 1432 avec " d'aultres besorgues " pour le second chapitre de la Toison d'Or qui se tenait à Bruges. La Révolution a détruit avec acharnement tous ces souvenirs de la féodalité, si artistiques qu'ils puissent être.
Le 2 mai 1431, lors de la fête solennelle de la Toison d'Or tenue a Mons, Hue fut encore chargé de peindre, avec l'aide de son fils, Jean de Boulogne, les armes de Philippe le Bon, celles du comte de Charolais, du roi d'Aragon, de monseigneur d'Orléans, de monseigneur d'Alençon et du seigneur de Comines qui n'ont pas survécu non plus aux injures du temps.
Mr Van Zuylen lui attribue aussi les trente-sept tableaux qui ont servi au chapitre de Gand en 1445.
En 1436, il reçut la somme de 176 livres, 8 sous "pour la parpaie de plusieurs estandards, cottes d'armes, banières et panonceaulx, qu'il a faictes et livrées pour le fait du voïaige et armée par mer de Calaiz ".
En 1441, Hue de Boulogne démissionna du poste de sergent et garde du Forestel d'Hesdin. Il fut remplacé per Jean Le Tieullier.
En 1445, Il reçut une rente annuelle de 6 gros sur la recette d' Hesdin pour " a servy feux noz très-chiers seigneurs, aïeul et père et nous aussi, et, a que, par son très-grand et anchien aage, il est tellement débilitez de se personne, qu'il ne poeut plus continuer ne exercer sondit mestier et office ; " la rente susdite lui est assignée "en rémunéracion desdis services, et pour lui aidier à vivre le de mourant de ses jours". Il décéda en 1451.