Apres le 3ème Comte d'Hesdin Adascaire et le 4ème Comte d'Hesdin presque 2 siècles se sont écoulés, en effet c'est en 850 que l'on trouve la trace de Haine ou Heyns en tant que comte d'Hesdin. Il eut à lutter contre les Normands et les combattit avec courage. Puis, sollicité par Baudouin-Bras-de-Fer, après l'enlèvement de Judith, de s'unir à lui pour résister au roi Charles, il refusa, ainsi que plusieurs seigneurs de la Morinie et avec les comtes de Boulogne et de Ponthieu, de lui préter le secours de ses armes, ce qui ne l'empécha pas, aprés la réhabilitation du ravisseur et la ratification de son mariage, d'étre compris dans la création des douze pairs qu'à l'instar des rois de France, le forestier Baudouin-Bras-de-Fer, fait comte de Flandre, et investi de droits considérables, établit en cour plénière pour le conseiller et, l'assister dans ses jugements et arrêts. Il se trouvait même l'un des six seigneurs placés à la droite du prince. Ainsi le comte et le comté d'Hesdin passèrent sous la suzeraineté du comte de Flandre.
A cette époque, comme pour se venger plus cruellement de la courageuse résistance que par deux fois le comte d'Hesdin Effrid (cinquième comte connu) avec Alphonse, comte de Boulogne, leur avait montrée d'abord à Wimille, et plus tard sur un point du territoire situé entre la Canche et l'Authie, où ces deux comtes furent cependant battus, les Normands ravagèrent tout le pays et détruisirent Hesdin en particulier, ainsi que Marconne et l'abbaye d'Auchy. Hesdin, à peine remis du coup violent qu'il avait reçu, fut encore menacé d'un nouveau désastre en 918, par suite d'une réincursion des Danois.
Durant ce laps de temps, l'ordre généalogique ou de succession des comtes d'Hesdin nous fait encore défaut depuis Effrid jusqu'à l'an 1000 (date à laquelle se rapporte une charte de Raméric, abbé de Saint-Winvalais ou Guingalais à Montreuil-sur-Mer, appelant à son aide un puissant seigneur du nom d'Alulphe, qualifié de comte d'Hesdin, pour soutenir et défendre ses droits sur le domaine de Cavron, dont les seigneurs du voisinage, malgré les terreurs religieuses de cette époque, s'appropriaient injustement les revenus, tandis que les habitants du lieu refusaient de leur côté de se soumettre à sa justice). Alulphe d'Hesdin, soit qu'il ait été plus fort et surtout plus généreux que les autres membres de la noblesse du pays, fut institué avoué chargé de défendre les intérêts de la communauté par l'abbé, chef du monastère. On ne sait quelle fut la nature des secours qu'apporta dans cette affaire l'intervention du comte. On ignore aussi quels furent sa femme et ses enfants, à moins qu'il ne soit le même personnage qu'un sire Alolphe d'Hesdin qui signa, en 1050, un acte de donation faite par Baudouin V, Comte de Flandre, aux moines de Saint-Bertin, et qui encore cette année là, le jour des Rois, souscrivit à Saint 0mer un concordat du méme prince au sujet d'une contestation élevée entre Bovon, abbé de Saint-Bertin, et Gerbodon, avoué de Sithiu. Dans cette hypothèse, Alulphe ou Alolphe serait le sixième comte d'Hesdin connu, et il aurait eu pour fils Gauthier 1er, appelé aussi Wauthier ou Gaucher, qui lui succéda. Celui-ci fut présent à 1`assemblée solennelle des Etats tenue à Corbie, en 1065, par le roi Philippe Ier. Il y mit son nom avec le titre de comte d'Hesdin, au bas d'nn diplome pour l'amortissement des biens de l'abbaye d'Hasnon. Dans un autre acte de la même année, le châtelain de Cambrai, renouvelant à l'évêque de cette ville sa foi et son hommage, lui promit une réparation des manquements où il était tombé à son égard, et pour garant de sa parole lui offrit seize pleiges et otages parmi les principaux du pays, au nombre desquels Gauthier figure après le comte de Vermandois. Gauthier eut deux fils, Enguérand et Gérard, qualifié seigneur d'Hesdin, dont fut issue Adélaïde d'Hesdin, mariée à Guillaume de Bournonville.