En 1094, Saint-Georges n'était qu'une chapelle abandonnée hors des murs d'Hesdin. Enguerrand, comte d' Hesdin, tenait cette église en fief de l'évêque de Thérouanne. Il dota ce sanctuaire avec l'accord de son épouse Mathilde et de ses vassaux, et le soumit comme prieuré aux moines de l'abbaye d'Anchin, fondé en 1079 près de Douai.
La donation primitive est modeste mais diversifiée : près, terres de culture, vignes, bois, pêcheries, droit d'usage dans les forêts comtales, 60 sous de revenus, 2 brasseries, un moulin, une église, et une exemption des droits de tonlieu qui sera rapidement la cause de contestation. (le droit de tonlieu est un impôt prélevé pour l'étalage des marchandises sur les marchés. C'est aussi un péage sur les marchandises transportées prélevé lors du passage d'un fleuve (pont, bac) ou aux portes de certaines villes.) Le comte de Flandre Robert II, de passage à Hesdin avec son armée, confirme en 1094/1095 la donation d' Enguerrand. En 1096, Robert II et la comtesse Clémence font plusieurs donations au prieuré. A Noël 1096, l'archevêque de Reims confirme les donations du comte d' Hesdin et du comte de Flandre
Parallèlement, en 1095, l' évêque de Thérouanne Gérard définit la situation canonique du nouveau prieuré, libérant l'autel de Saint-Georges contre un cens annuel de 12 sous versés à la cathédrale de Thérouanne. En aucune occasion le prieuré ne pourra être enlevé d' Anchin pour devenir une abbaye. Une nouvelle dédicace de Saint-georges en 1111 suscita de nombreuses donations de la part de la noblesse des environs envers son saint patron dont le bras était conservé au prieuré. En 1192, Jean, successeur de Gérard, reprend les dispositions de 1095 qui seront confirmées la même année par le pape Pascal II.
Le comte de Flandre Robert II, de passage à Hesdin avec son armée, confirme en 1094/1095 la donation d' Enguerrand.
En 1095, l'évêque de Thérouanne Gérard définit la situation canonique du nouveau prieuré, libérant l' autel de Saint-Georges contre un cens annuel de 12 sous versés à la cathédrale de Thérouanne. En aucune occasion le prieuré ne pourra être enlevé d' Anchin pour devenir une abbaye.
En 1096, Robert II et la comtesse Clémence font plusieurs donations au prieuré.
A Noël 1096, l'archevêque de Reims confirme les donations du comte d' Hesdin et du comte de Flandre.
Jean de Comines, évêque de Thérouanne en 1099, ratifie la décision de son prédécesseur, érige cette chapelle en prieuré et lui octroie les droits de patronage des églises de Fresnoy, Willeman et d'Huby-St-Leu.
En 1100, la comtesse Clémence de France cède au prieuré une terre dont elle détermine la superficie par le travail que fournira la charrue « per tres annos ».
Une nouvelle dédicace de Saint-Georges en 1111 suscite de nombreuses donations de la part de la noblesse des environs envers son saint Patron dont le bras était conservé au prieuré.
En 1192, Jean, successeur de Gérard, reprend les dispositions de 1095 qui seront confirmées la même année par le pape Pascal II.
En 40 ans (1095 ? 1135), le prieuré achète plus de 450 livres de biens fonciers en 49 transactions. Et pendant cette période, il enregistre 120 pures aumônes dont un tiers fera l'objet de contestations ultérieures.
Le prieuré de St Georges d'Hesdin paraît avoir joué un rôle de créditeur privilégié sur la basse vallée de la Canche. Il a laissé beaucoup de contrats entre des particuliers fort modestes, paysans, hôtes, prévôts, parfois groupés à plusieurs et lui-même. Les prêts portent sur des courtils (petit jardin attenant à une maison de paysan), un bois, quelques maisons, et surtout des champs. Ce besoin nouveau d'argent a pour but de subvenir :aux reconstructions d'églises ou de monastères,
L'abbé d'Anchin avait obtenu par droit de coutume d'exercer à St Georges des pouvoirs « quasi épiscopaux ». Il nomme un curé du village, accorde des dispenses de bans de mariages. Le prieur est seigneur de St-Georges, avec des droits de pêche, avec seigneurie de 13 mesures, un moulin d'eau avec maison et pré (2 mesures), et relevant du comte d'Artois, puis du roi en raison de son château d'Hesdin. Il possède encore un moulin à Aubin depuis 1277 (don de Robert d'Artois moyennant une rente perpétuelle de 60 sols), la seigneurie de Haut Mesnil (298 livres de revenus) en partie celles de Boffles (30 livres), de Fresnoy (15 livres), plus un fief à Huby St Leu (24 livres) et à Ecquemicourt, et une ferme dite de « St Antoine », 186 mesures de terres et 394 mesures de bois.
Saint-Georges était une étape de pélerinage, comme en témoignent les ampoules et artefacts de pèlerins retrouvés sur place, et exposés au musée du vieil Hesdin. Charles le Téméraire lui-même s'y rendit le 16 février 1469.
En 1791, les bois appartinrent au domaine de l'état (leur aliénation ne se produisit que plus tard) et le reste fut mis en vente, ainsi qu'un refuge sis rue des Nobles à Hesdin.
Le prieuré de St Georges se composa jusqu'à la révolution de 9 religieux, prieur compris. Le bâtiment se trouvait sur la rive gauche de la Canche et comprenait une maison avec étage (en briques sur la vue de Croÿ), et une église qui passait pour l'une des plus belles du pays. Elle ne fut pas comprise dans la vente du prieuré en 1791, mais un peu plus tard, elle fut aliénée nationalement, puis détruite. Le prieuré était bâti alors sur un terrain de 5 mesures, clos par des murs, des fossés et la rivière, et estimé à 8000 livres. Il y avait en outre 100 mesures de terre en 5 pièces et 22 mesures de prairies estimées avec les arbres à 18645 livres, de plus une ferme dite de St Antoine avec 3 mesures de terre, 90 mesures d'autres terres et un moulin avec maison et jardin. Une première difficulté arrêta la vente ; la municipalité de St Georges observa que les moines distribuaient chaque année aux pauvres le revenu (sans doute du blé) de leur moulin et demanda qu'on continuât cet état de chose. On en référa au directoire du département; mais les religieux ayant déclaré que cette charité, qu'ils pratiquaient de temps immémorial, était toute volonté de leur part, nous pensons qu'on passa outre. Aucun amateur ne s'étant présenté à la première adjudication, une seconde eut lieu le 10 juin et après des enchères mises par les sieurs Hugot, Gesse et Duval, commandant la citadelle de Montreuil, ce dernier l'acquit pour 60200 livres. Il acheta aussi la ferme St Antoine pour 27700 livres et la plupart des autres terres. Le refuge fut vendu 1500 livres.
Le clocher seul fut préservé, il se composait d'une tour qui se distinguait par sa hauteur et la richesse de ses décorations extérieures. On le démolit en 1828, les orgues furent transportées en l'an XII dans l'église de St Pol.
L'église actuelle de St Georges, date du XVIIIème, sauf la tour octogonale (XVIIème) qui s'élève en avant-corps avec ces 8 fenêtres cintrées de l'étage supérieur.
Dans l'église, notez les colonnes ioniques qui décorent les murs de la nef.
Sur l'autel latéral sud, dédié à ND. des Agonisants, belle Vierge Mère, des dernières années du XIVème ou du début XVème, fortement déhanchée, coiffée d'une couronne de fleurons ajourés et de feuilles de chardon.
Le village de St Georges (950 hectares) comptait 70 feux en 1789, 341 hectares en 1790, 474 hectares en 1841, 271 hectares en 1968.
D'argent à la croix de gueules
Au premier plan, l'ancien chemin menant d'Hesdin et de Sainte-Austreberthe (côté gauche) à Vieil-Hesdin (côté droit).
Devant le spectateur le prieuré est enfermé derrière une haie, puis un mur : porte charretière, bâtiment d'entrée aveugle vers l'extérieur, avec conduit de fumée.
Au-delà, à gauche : drève, longue prairie, abreuvoir (?) rectangulaire auquel conduit un sentier, citerne (?) en brique. Au bout de la prairie à gauche, des maisons. Au-delà : la Canche et un édifice en pierre paraissant être un moulin. Du bâtiment d'entrée, en se dirigeant vers la droite, on arrive à un mur percé d'une porte cochère; elle donne accès à une cour dont deux cotés sont fermés par les bâtiments de la ferme.
La quatrième face de cette cour (celle la plus à gauche de l'observateur) est occupée par les édifices composant le prieuré qui, autant qu'on puisse en juger, forment les trois côtés d'un rectangle.
L'aile vers la cour, haute de trois niveaux, percée en façade d'une grande porte et de trois fenêtres, paraît coiffée d'une toiture de charpente trièdre à deux étages d'abat-son. Elle est accostée à droite, d'une tourelle polygonale de même hauteur et, à gauche, d'un mur contreforté de cinq niveaux.
La seconde aile, à gauche de la précédente, est constituée de deux hauts corps de logis, l'un de cinq, l'autre de quatre niveaux, éclairés seulement dans les parties supérieures, avec contreforts aux extrémités des murs.
La troisième aile paraît formée par l'église du prieuré : édifice de quatre ou cinq travées en un seul vaisseau; à droite, légèrement décalée par rapport à la nef, belle tour aux nombreux contreforts dont un médian, coiffée d'une flèche en charpente et accostée d'une tourelle apparemment coiffée en poivrière.
Sur le quatrième côté du rectangle se trouvent les ruines, imposantes, de l'ancienne église du prieuré s'allongeant sur cinq travées et se prolongeant par un bâtiment, lui aussi en ruines, largement éclairé sur trois niveaux, dont on peut penser qu'il a servi de logement aux moines.
L'emplacement de la première aile décrite ci-dessus, son allure, l'asymétrie de ses murs, la présence de contreforts et d'abat-son, le fait que son approche, peut-être dangereuse, est en partie interdite vers la cour par une barrière, donnent à penser qu'après les destructions du XVIeme siècle, le nouveau prieuré s'est installé dans la première travée et le clocher (restaurés) de l'ancienne église.
Du même coup que l'autre clocher et la nef qu'il accompagne sont tout récents en 1605.
A droite de ces derniers, l'église paroissiale : un seul vaisseau, tour, flèche de charpente. A côté, maison dont on voit le toit et deux lucarnes-pignons. Le peintre a représenté trois moines dans l'enceinte de l'établissement ( l'effectif de la communauté?).
La ferme, les bâtiments et la nouvelle église sont en brique, le reste en pierre. La tuile est largement utilisée et l'ardoise ne couvre que les deux églises et leur clocher.
Du prieuré tel qu'il était en 1605 on n'a pratiquement rien gardé.